Publié le 04 avril 2022, mis à jour le 5 décembre 2023
Rennes, haut-lieu des industries culturelles et créatives
Le mélange d’un savoir-faire historique et d’innovation
Ce n’est pas un hasard si Rennes compte aujourd’hui plus de 10 000 emplois relatifs aux industries culturelles et créatives, dont plus de 5 000 dans le privé. L’histoire de la métropole est en effet étroitement liée à certaines entreprises de ce secteur. Dans le domaine de la presse, Ouest France paraît pour la première fois en août 1944. Propriété du Groupe Sipa Ouest-France, le journal est encore aujourd’hui le quotidien le plus lu de France. Dans un tout autre domaine, Technicolor, ancienne filiale de Thomson, est reconnu mondialement son savoir-faire dans les technologies de l’image, du son, des télécommunications et de la domotique.
Au-delà de ces acteurs historiques, de nombreuses startups émergent dans le bassin rennais. C’est par exemple le cas d’Imatag, qui a conçu une solution de marquage des fichiers photos permettant aux photographes et aux entreprises de lutter contre l’exploitation et la commercialisation illégale de leurs images.
La recherche est également très présente à Rennes, à l’instar de l’Institut de Recherche Technologique B<>com, qui dispose notamment d’un laboratoire dédié aux nouveaux contenus média. Le pôle de compétitivité à vocation mondiale Images & Réseaux fédère l’ensemble de ces acteurs et soutient les projets liés aux nouvelles technologies de l’information, des télécoms et de l’audiovisuel.
Des acteurs publics comme Rennes Métropole contribuent au dynamisme du secteur. Son appel à projets “Créativité croisée” a pour but de fédérer les acteurs du numérique et des industries culturelles et créatives autour de projets innovants et collaboratifs.
Parmi les spécialités rennaises dans les industries culturelles et créatives, on compte notamment la production cinématographique, le secteur vidéo-ludique, ou encore la réalité virtuelle.
La production cinématographique et l’animation
Reconnue pour ses courts métrages d’animation numériques et en stop motion, la société de production Vivement Lundi voit régulièrement ses réalisations récompensées ou nommées dans les festivals parmi les plus prestigieux du monde. Par exemple, “La tête dans les orties” s’est vu nominé aux Césars dans la catégorie du meilleur court-métrage d’animation. Le documentaire d’animation “Flee” a remporté de multiples prix et a été nommé dans 3 catégories aux Oscars 2022.
JPL Films est également reconnu pour la qualité de ses productions en matière de films d’animation. Récompensé de nombreux festivals, le court métrage “Un coeur d’or” en est un excellent exemple : celui-ci est nommé parmi les courts métrages d’animation en lice pour les Oscars 2022.
“Il y a peu de studios capables de faire du stop-motion en France, et nous avons deux implantés à Rennes : Vivement Lundi et JPL Films” témoigne la réalisatrice Agnès Lecreux.
D’autres startups ont conçu des technologies de pointe pour répondre aux besoins des acteurs du monde du cinéma. C’est le cas de Golaem et de son logiciel d’effets spéciaux permettant de générer des foules. Celui-ci a notamment été utilisé pour donner plus de consistance à des armées de soldats dans Game of Thrones ou de zombies dans The Walking Dead, a été récompensé aux Emmy Awards techniques et a reçu le prix de l’innovation aux Césars & Technique 2020.
Le jeu vidéo en plein boom
Le secteur vidéo-ludique fait lui aussi l’objet de nombreuses innovations au sein du territoire. Parmi elles, on trouve la plateforme de jeux-vidéo en streaming Blacknut, ou encore Wild Wits, qui a imaginé une plateforme communautaire permettant aux fans de contribuer à l’aspect narratif des jeux édités par les studios.
Spécialisée dans la capture d’animation faciale – une technologie très utilisée dans le domaine des jeux vidéo – la startup Dynamixyz a été rachetée par Take Two Interactive, la maison mère du mastodonte Rockstar Games. Celui-ci avait déjà collaboré avec Dynamixyz pour animer les visages des personnages de Red Dead Redemption 2, qui a connu un succès mondial.
Enfin, le Piksel Club est un nouveau lieu ayant pour but d’accompagner la production, la diffusion et le développement du jeu vidéo par une attractivité professionnelle forte et une offre culturelle singulière. En lien étroit avec les acteurs du territoire, cette initiative se projette également sur un rayonnement national et international.
Les réalités virtuelle et augmentée à l’honneur
Et si la réalité virtuelle nous aidait à apaiser notre esprit ? C’est la promesse faite par 6TH SENSE VR, startup hébergée au Poool, qui a développé une solution de réalité virtuelle cinématographique ayant pour objet de lutter contre le stress au travail. Le projet est cofondé par Pitof, pionnier à la renommée mondiale dans le domaine des effets spéciaux, qui a notamment réalisé des films tels que Vidocq et Catwoman.
Le cabinet Artefacto est quant à lui spécialisé dans la réalité augmentée, la réalité virtuelle et la modélisation 3D. D’abord séduit par le potentiel de ces technologies pour les secteurs de l’architecture et de l’urbanisme, elle a depuis étendu son expertise à des domaines aussi variés que ceux de la muséographie et du patrimoine, de l’industrie, des transports, de l’agro-alimentaire, de l’énergie, du marketing, ou de l’événementiel.
Un lieu unique en son genre est également implanté à Rennes : Immersia. Il s’agit de la première salle de recherche en réalité virtuelle élaborée par un laboratoire français, l’IRISA, en association avec le centre Inria Rennes-Bretagne Atlantique et avec le soutien du CNRS et de l’Université de Rennes 1. Exceptionnelle de par sa taille (10m x 3m x 3m), cette plateforme installée sur le campus de Beaulieu est un outil idéal pour explorer les problématiques de l’interaction immersive, en temps réel et multi-modale (action, retours visuel, auditif et haptique , interface cerveau-ordinateur) entre les êtres humains et l’environnement 3D synthétisé par ordinateur.
De nombreuses écoles pour se former
La métropole rennaise dispose d’un offre particulièrement riche pour se former aux industries culturelles et créatives. Dans le domaine de la production audiovisuelle, on peut citer l’École Supérieur de Réalisation Audiovisuelle (ESRA) forme aussi au sujets du cinéma, de la télévision et de l’animation ; Creative Seeds, l’école supérieure des métiers du cinéma d’animation, effets spéciaux et jeu vidéo ; sans oublier le Studio M qui proposera à partir de septembre 2022 un BTS audiovisuel et un bachelor réalisateur – monteur.
Toujours dans le domaine vidéo-ludique, l’École de Photographie et du Jeu Vidéo (ETPA) est un autre établissement de référence. Rennes School of Business a également ouvert une spécialisation en “Business gamification”, en partenariat avec Ubisoft et Artefacto.
Il est également possible de se former aux enjeux de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée grâce aux spécialisations proposées par l’EPITA.
Enfin, l’Université Rennes 2 est dotée d’un département dédié aux arts du spectacle qui couvre un grand nombre de domaines : arts de la scène et du spectacle vivant, cinéma et audiovisuel, création numérique.
Les événements à ne pas manquer
Du 23 au 27 avril se tiendra à Rennes le Festival national du film d’animation. Rendez-vous incontournable pour les professionnels (plus de 400 venus de toute la France) comme pour les amateurs du genre, il valorise le meilleur de la création contemporaine française. Il propose des diffusions dans ses cinémas partenaires (le Cinéma du Théâtre National de Bretagne l’Arvor) mais aussi des ateliers pédagogiques, des échanges et des débats, des rencontres entre les réalisateurs et le public.
Les 20, 21 et 22 mai 2022 se déroule le Stunfest, un festival dédié au jeu vidéo. Découverte de jeux indépendants, tournois d’e-sport, conférences, spectacle vivant, arcade et animations en tout genre seront au programme. L’événement se déroulera dans quatre lieux : le Couvent des Jacobins, le Théâtre du Vieux Saint-Étienne, le Jeu de Paume et la Salle de la Cité.